Balat inhoudstafel Dictionnaire des peintres belges

Biographie d'artiste


WAPPERS, Gustaaf

Anvers, 1803 - Paris, 1874
Peintre d'histoire, de scènes de genre et de portraits. Fidèle tenant de la tradition coloriste dans l'art flamand, Wappers apparaît comme un des représentants majeurs de l'école romantique belge opposée au courant néoclassique. Elève à l'académie d'Anvers (chez P.J. Van Regemorter, M. Van Brée et G.J. Herreyns) où Van Brée lui inculque l'admiration pour P.P. Rubens et le goût de la grande peinture d'histoire. Il débute au salon d'Anvers (1822) avant d'aller étudier les maîtres anciens en Hollande (1824) et à Paris (1826-1829), où il entre en contact avec P. Delaroche et H. Vernet. Il adapte les leçons du romantisme français aux traditions locales dans son "Dévouement du bourgmestre Van der Werff" (Utrecht, Centraal Mus.), dont le sujet patriotique déclenche l'enthousiasme national à l'époque de la Révolution belge (salon de Bruxelles, 1830). Quatre ans plus tard, il confirme le triomphe de la jeune école romantique belge par une œuvre monumentale. Exposée au salon d'Anvers (1834), l'"Episode des journées de septembre" (Bruxelles, M.R.B.A.B.) connaît un double succès, car il célèbre non seulement le peuple belge ayant acquis son indépendance, mais aussi l'artiste libéré des formules néoclassiques. La toile fait une tournée nationale et internationale remarquée. Malgré ses défauts - surenchère pathétique et théâtrale, malencontreuse multiplication des personnages -, elle garantit l'avenir de son auteur. Considéré comme le chef de file de la peinture romantique et le rénovateur de la peinture d'histoire en Belgique, Wappers accumule les honneurs. En 1832, il est nommé professeur à l'académie d'Anvers; dès 1839, il en devient directeur. La "Défense de l'île de Rhodes par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem" (Gal. de Versailles) lui vaut sa nomination de chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur et le titre de baron. Membre de l'Académie royale de Belgique et de l'Académie de Munich, il devient à la fin de sa vie commandeur de l'Ordre de Léopold. Sous son directorat auréolé de gloire, l'académie d'Anvers atteint l'apogée de son développement. Les programmes sont modifiés et le nombre des étudiants - parmi lesquels de nombreux étrangers - s'accroît considérablement. Cependant, le premier enthousiasme passé, l'étoile de Wappers ternit rapidement. En effet, l'artiste comme le directeur ne sont pas à la hauteur de la tâche dévolue. Son œuvre ultérieure n'offre pas les preuves des qualités attendues. Dès 1836, il ne parvient plus, avec ses portraits et ses scènes de genre - sujets qu'il privilégie dès lors -, à renouveler les succès qu'il a connu auparavant avec ses tableaux d'histoire; de plus, il n'expose plus, mais travaille pour les églises et les collections particulières. Certaines méthodes appliquées dans le cadre de son directorat pour supplanter l'école bruxelloise éveillent des critiques. Ses détracteurs exploitent de plus en plus ses erreurs et ses faiblesses. Persuadé d'être la victime d'une conspiration, Wappers démissionne en 1852 et quitte la Belgique. Après avoir visité l'Italie, il s'installe à Paris où il reste un portraitiste très en vue. Ami du poète H. Conscience, il fait la connaissance de T. Gudin, A. Dumas, T. Gautier, A. Blanqui et F. Raspail. La guerre francoallemande de 1870 le force à se réfugier à Bruxelles, chez son élève A. Markelbach. Aussitôt après la signature de la paix, il retourne malade dans la capitale française. Il est enterré à Montmartre. Peu après sa mort, ses œuvres restées à Anvers sont dispersées en vente publique.

Rédacteur
Ogonovszky - Steffens, Judith
Informations complémentaires
Collections, bibliographie,...

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remarques : balat@kikirpa.be