Peintre, photographe, sculpteur, graveur et céramiste. Après de nombreux voyages (Italie, Orient), il s'établit à Bierges (Brabant wallon). Dès 1950, il participe au mouvement Cobra en tant que photographe ("Les développements de l'œil", Bruxelles, 1950) et expose des photographies expérimentales à Amsterdam (1952). Fasciné par E. Munch et E. Nolde, lecteur de A. Breton et de G. Bachelard et ami de A. Jorn, il aborde la peinture en 1952 par des créations toutes personnelles à l'écart des modes. Imprégné de l'esprit expérimental de Cobra, il refuse de s'enfermer dans un seul mode d'expression; il pratique simultanément la sculpture, la gravure, la céramique, bien que la peinture demeure son langage privilégié. Lauréat du prix Jeune Peinture belge en 1956, il reçoit le prix international Lissone (Italie) avec A. Tapiès et K. Appel. Parmi ses nombreuses expositions personnelles, on retiendra "Boues" (céramiques avec Dotremont, Verviers, Soc. roy. des B.A., 1959), "L'homme de Tolund" (Rotterdam, 1963), "Oizalogies" (sculptures, Bruxelles, 1974), "Paroles visibles" (Bruxelles, 1982), "Du regard à la main" (collages-mots avec J. Noiret, Bruxelles et Rotterdam, 1982-1983); enfin, deux expositions d'ensemble de son œuvre, au musée d'Ixelles (Bruxelles) en 1986 et à la galerie Zwarte Panter à Anvers en 1988. Coutumier du travail à quatre mains avec un écrivain, il réalise en 1974 avec J. Noiret un ensemble de sculptures polychromées (Bruxelles, station de métro Joséphine-Charlotte) et en 1984, "Lieu", sculptures en granit (Liège, Sart-Tilman). La peinture de Vandercam participe de l'abstraction lyrique et propose une figuration poétique de la vie intérieure. Visionnaire qui donne à voir, le peintre met en liberté dans de grandes toiles souvent sombres et angoissées, des êtres qui se lèvent de l'indistinction matérielle primitive. Coloriste subtil broyant lui-même les pigments, il crée un univers onirique - dont "L'Atelier" est le symbole - où d'obsédantes créatures à l'œil obscur et des oiseaux mythiques parlent d'un arrière-monde frémissant et sensible. Aussi, le thème fondamental de toute son œuvre porte sur le regard, à la fois prise sur des choses et bouche d'ombre; regard de la méditation visuelle qui s'inquiète du sens de l'existence et de la fragilité des apparences. Métaphysicien spontané, peintre des origines de l'être et de son effacement plutôt que de sa stabilité, Vandercam porte à la lumière de ses couleurs une dimension cachée du monde; son imaginaire ouvre les voies étranges de l'insolite et du rêve.
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