Balat inhoudstafel Dictionnaire des peintres belges

Biographie d'artiste


BOUTS, Albert

(Aelbert, Aelbrecht)
Louvain ?, vers 1452/1460 - Louvain, 1549

Peintre de sujets religieux, second fils de Dirk I Bouts. Mentionné une première fois à Louvain en 1476 comme mineur d'âge, c'est-à-dire ayant moins de vingt-cinq ans, A. Bouts ne peut être né avant 1452. Il fut sans doute formé dans l'atelier de son père. En 1476, après la mort de celui-ci, il semble avoir quitté Louvain, peut-être pour achever sa formation chez un maître en dehors de la ville. On pourrait supposer que ce maître était H. van der Goes dont A. Bouts semble avoir directement subi l'influence. En 1479, il est à nouveau mentionné à Louvain, comme "pictor ymaginum", ce qui indiquerait qu'il était alors maître indépendant. Ensuite, son nom apparaît fréquemment dans les documents de la ville où il résida jusqu'à sa mort. Avant le 17 mai 1481, il épousa Maria Coocx qui mourut peu de temps après. Il se remaria avant le 23 juin 1490 avec Elisabeth Nausnijders, veuve de Arnold Cuttens. Il mourut sans descendance. On ne conserve aucune œuvre signée du peintre. Le chroniqueur louvaniste du XVIe siècle, Molanus, rapporte qu'Albert Bouts peignit de nombreux tableaux pour les églises de la ville et qu'il offrit une "Assomption de la Vierge" à une chapelle dédiée à la Vierge. Dès 1863, E. Van Even supposait qu'il s'agissait du triptyque de l'"Assomption de la Vierge" (Bruxelles, M.R.B.A.B.). Entre-temps, ce triptyque avait servi de base à la constitution du catalogue d'un peintre anonyme, le Maître de l'Assomption de la Vierge. En 1902, G. Hulin de Loo reprend l'hypothèse de Van Even en découvrant sur le volet droit du triptyque de l'"Assomption" des armoiries parlantes de Bouts surmontées d'un A, et combinées avec les armes de la corporation de Saint-Luc. M. Wéra confirme cette hypothèse de l'identification du Maître de l'Assomption de la Vierge avec A. Bouts par de nouvelles pièces d'archives prouvant que le triptyque de l'"Assomption" se trouvait en 1767 dans la chapelle Notre-Dame-hors-les-murs, dite aussi Notre-Dame de Hoebstraet, qui appartenait au Grand Serment des Arbalétriers, et non dans une chapelle consacrée à la Vierge de la collégiale Saint-Pierre comme on l'a cru longtemps. Or, A. Bouts habitait un logement qui était précisément annexé à la chapelle Notre-Dame-hors-les-murs (acte communal du 24 octobre 1492). Le catalogue de l'œuvre du peintre, essentiellement constitué sur la base de la comparaison stylistique avec le triptyque de l'"Assomption de la Vierge", mérite encore une étude systématique. On y regroupe un grand nombre de scènes religieuses, comme "L'Annonciation" (Munich, A. Pin.) ou "La lamentation" (Francfort, Städtisches Hist. Mus.), ainsi que de petits tableaux de piété produits en série (d'après des modèles de D. Bouts), comme l'"Ecce Homo" (ou Christ couronné d'épines) (Bruxelles, égl. de La Cambre) avec parfois en pendant la "Mater Dolorosa" (Aix-la-Chapelle, Suermondt-Ludwig-Mus.; Londres, Nat. Gall.). A. Bouts poursuit loin dans le XVIe siècle la tradition de son père. Il lui emprunte un grand nombre d'éléments et même des compositions entières, qu'il reproduit telles quelles - la" Crucifixion" (Bruxelles, M.R.B.A.B.) - ou, souvent, de façon inversée - "Le repas chez Simon" (Bruxelles, M.R.B.A.B.) - ou qu'il aménage avec quelques détails décoratifs mis au goût du jour par une inspiration italianisante - "La dernière Cène" (Bruxelles, M.R.B.A.B.) Les visages et les attitudes de certains personnages rappellent le style d'H. van der Goes. Par contre, la vivacité de la ligne incisive, parfois même dure, les contours anguleux des personnages, des draperies et de divers motifs des paysages, les couleurs vives et claires, sont typiques de sa manière.

Rédacteur
de Patoul, Brigitte
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