Balat inhoudstafel Dictionnaire des peintres belges

Biographie d'artiste


BOCH, Anna

La Louvière, 1848 - Bruxelles, 1936
Peintre de paysages, de marines et d'intérieurs. Issue d'une famille fortunée, propriétaire des faïenceries Boch de La Louvière, A. Boch est la sœur du peintre E. Boch, qui se liera d'amitié avec V. Van Gogh, et la cousine d'O. Maus, l'avocat initiateur du groupe des XX, à Bruxelles, en 1883. De 1866 à 1876, pendant les mois d'hiver passés à Bruxelles avec sa famille, elle reçoit une première éducation artistique, toute conventionnelle, dans l'atelier de P.L. Kuhnen d'abord, d'E. Beernaert ensuite. La découverte de l'œuvre de peintres de plein air, tels que H. Boulenger ou T. Baron, lui ouvre une nouvelle voie. Elle suit alors, de 1876 à 1886, l'enseignement du paysagiste I. Verheyden, adepte de la peinture d'après nature, au contact duquel elle éclaircit sa palette et épure quelque peu son style. Elle débute au salon triennal de Bruxelles en 1884, année au cours de laquelle le cercle artistique et littéraire de la capitale organise sa première exposition personnelle. L'année suivante, elle présente une toile au salon de Paris. En 1886, elle devient membre des XX, et participe, dès lors, à toutes les expositions des vingtistes. Après la dissolution du groupe, elle exposera régulièrement, dès 1894, aux salons de La Libre Esthétique. Sans renoncer à son atelier du château de la Closière à La Louvière, elle se fixe à Bruxelles en 1886, dans un hôtel particulier de la rue de l'Abbaye. Elle y organise des "lundis musicaux" où se côtoient les tenants de l'avant-garde. Sa peinture s'inscrit alors dans le sillage de l'impressionnisme et s'apparente à celle d'un Monet. Sa rencontre, en 1886, avec le peintre vingtiste T. Van Rysselberghe - qui va l'initier à la technique des néo-impressionnistes - et la présentation de la toile de G. Seurat, "Un dimanche à la Grande-Jatte" (1884) au Salon des XX de 1887, vont l'amener à expérimenter la nouvelle technique du pointillisme dans des toiles qui seront présentées au salon des XX de 1889. En 1890, elle expose à Paris, à la Société des Artistes indépendants, et prend peu à peu ses distances vis-à-vis de cette technique néo-impressionniste dont elle redoute un certain systématisme. Elle adopte alors une touche plus ample et plus libre. Autour de 1900, femme cultivée et connaissant l'aisance matérielle, elle voyage beaucoup, notamment en France, en Hollande, en Italie, en Allemagne, en Grèce et au Maroc, pays dont elle ramène des paysages et des marines ("Côte de Bretagne", vers 1901, Bruxelles, M.R.B.A.B.) Elle adhère au cercle Vie et Lumière, fondé en 1904 autour d'E. Claus, le maître d'Astene. Vers la Première Guerre mondiale, au contact des tendances fauves, sa peinture devient plus construite, sa facture plus franche. Parallèlement, la figure humaine acquiert davantage d'importance. Après la guerre, elle reprend ses voyages. En collaboration avec Paul Colin, elle rédige son autobiographie en 1928. Collectionneuse avertie et audacieuse, elle rassemble des œuvres de ses contemporains et joue, à ce titre, un rôle de mécène dans la vie culturelle de la capitale. Ainsi, elle acquiert "La vigne rouge" (1888, Moscou, Mus. Pouchkine) de Van Gogh, toile exposée au salon des XX de 1890. En 1927, elle fait don aux musées royaux des beaux-arts de Bruxelles d'une admirable toile de J. Ensor, "La musique russe" (1881), qui la représente jouant du piano en compagnie de W. Finch. Son legs devait encore enrichir les collections de ce musée d'œuvres capitales telles que "Conversation dans les prés. Pont-Aven" (1888) de Gauguin; "La Seine à la Grande-Jatte" (1888) de Seurat; "La calanque" (1906) de Signac. En 1930, la galerie bruxelloise Georges Giroux lui consacre une exposition rétrospective.

Rédacteur
Velghe, Brita
Informations complémentaires
Collections, bibliographie,...

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