Peintre d'allégories symbolistes, dessinateur et illustrateur. Apprenti chez le décorateur C. Albert, il fréquente de 1860 à 1868 l'académie de Bruxelles. Décroche le prix de Rome en 1870 et est lauréat de l'Académie de Belgique en 1872. En 1878-1879, il séjourne sur l'île de Marken (Hollande) et s'inspire du lieu pour illustrer un ouvrage de C. De Coster; les intérieurs et la simplicité des habitants de l'île orientent son art vers un préexpressionnisme parfois comparé à la "période de Nuenen" de V. Van Gogh. Il expose au groupe des XX "L'enterrement à l'île de Marken" (1885, Bruxelles, M.R.B.A.B.). Membre fondateur du groupe Pour l'Art (1892), il expose aux salons de La Libre Esthétique (Bruxelles, 1894) et de L'Art contemporain (Anvers, 1909). Dès 1882, il réalise une série de quarante-huit projets de statuettes illustrant les métiers pour la place du Petit Sablon à Bruxelles. Suivent les projets d'allégories sur fond d'or pour des édifices publics. On lui doit encore de beaux dessins intimistes traduisant une poésie du silence et de la solitude "(L'âme des choses", 1890, Bruxelles, M.R.B.A.B.). En un fantastique réel, Mellery transpose une "rêverie matérielle", méditation sur la vie cachée des choses, proche des "Vies encloses" du littérateur belge G. Rodenbach. Son œuvre surprend par l'humilité des sujets (escalier, vestibule, chambre à coucher) et sa fascination pour le dialogue ombre-lumière ("Effet de lumière", dessin, Bruxelles, M.R.B.A.B.). Initiateur de F. Khnopff et membre de l'Académie de Belgique (1903), une exposition rétrospective de son œuvre fut organisée à Anvers en 1922. Mellery a été reconsidéré depuis dans le contexte du symbolisme belge.
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